Ayant quitté la Martinique en parfaite inconnue au mois d’août dernier, Alexe DEAU a, en un mois, bousculé toutes les hiérarchies, pour se retrouver aux portes d’un Paradis.
Lassée de blessures à répétitions (deux championnats de France jeunes sur les quels elle n’a pu s’exprimer pour cause de blessure), le baccalauréat en poche, elle quitte la Martinique. Elle entame ses études de STAPS avec l’intention d’exercer la profession de kinésithérapeute, laissant ainsi son club formateur, La Gauloise de Trinité et le RAN rejoint un an plus tôt. Elle a en effet débuté l’athlé à l’âge de 6 ans. Avec le temps, elle s’est spécialisée sur le sprint (100 et 200 mètres), se faisant une bonne réputation sur le plan local, se testant comme ça sur le 400 mètres sans jamais concourir, auprès de Pascal ROY son coach à ses côtés dès le départ.
Arrivée dans l’hexagone, elle signe à l’ASA de Maison-Alfort et rejoint le groupe de Marco PALUCCI qui en cours de saison, au mois d’avril, a comme une apparition. Il la positionne sur le 400 mètres, le début d’une ascension fulgurante.
Qualifiée pour les Championnats de France du mois de juillet dernier, elle explose ses temps et termine vice-championne de France sur la distance, mais aussi sur le 200 mètres. Elle se retrouve ainsi en équipe de France des moins de 20 ans (elle en aura 19 en septembre), pour les Championnats d’Europe de Jérusalem (7 au 10 août 2023). Elle qui devait rentrer en Martinique dès le 20 juillet.
La suite ? Une deuxième place du 400 mètres individuel avec un temps de 52’’53 à un centième du record de France de la catégorie, deuxième meilleure performance française de tous les temps, quatrième meilleure performance européenne de l’année, dix-huitième sur le plan mondial chez les juniors. Le meilleur était pour le lendemain. Avec ses coéquipières Meta TUMBA, Maelle MAYNIER et Benedetta KOUAKOU, elle rafle l’OR et installe le relais français tout en haut de 4×400 mètres.
Alexe DEAU se retrouve à coup sûr à une croisée. Elle accède à sa deuxième année d’étude et vient de réussir au concours d’entrée en école de kiné tout en se donnant le droit de rêver avec ce quatrième temps français de la saison, toute catégorie confondue.
On la sait aujourd’hui capable d’énormes efforts pour réussir. Parviendra-t-elle encore à concilier les deux, sachant que, comme un mirage, mirage, pas miracle, les JO se profilent ? Parviendra-t-elle à conserver sa lucidité alors que les marchands du Temple, laudateurs et thuriféraires de tout genre l’entoureront à coups sûr ? Parviendra-t-elle à conserver son authenticité ?
Sa gestion admirable de cette année peut laisser l’espérer.
Ces questions qui restent déterminantes pour son proche avenir ne doivent surtout pas lui interdire de savourer ses vacances bô kay qui débutent très prochainement.
BRAVO TI MANMAY.
RA
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