Le jubilé Rodolphe Rano se déroule ce samedi 12 novembre au stade Herman Panzo. Une occasion pour nous d’évoquer l’un des meilleurs joueurs de ces dernières années en Martinique.
Durant ma modeste carrière de footballeur, j’ai eu la chance et le privilège d’évoluer aux côtés de deux des plus grands joueurs Martiniquais de ces 30 dernières années : Charles-Edouard Coridon, dans les sections jeunes du Club Franciscain, et Rodolphe Rano en senior, au New-Club. Le 12 novembre 2022, le stade Herman Panzo de Petit-Bourg accueillera le Jubilé Rodolphe Rano. Une bonne occasion pour revenir sur ce joueur et cet homme qui a fait l’objet du tout premier « portrait » effectué sur le site Antilles-Sport en 2001.
Après une brillante période au Club Franciscain ponctuée de nombreux titres, Rodolphe Rano retourne dans son club formateur, le New-Club de Petit-Bourg. Le club petit-bourgeois retrouve l’élite du football martiniquais. Antilles-Sport n’existant pas encore à la fin du 20ème siècle, les exploits des Franciscains n’étaient pas aussi bien relatés pour ceux qui n’étaient pas en Martinique. J’avais donc vécu ses meilleures années de très loin. A mon arrivée au New-Club, une chose me frappe dès les 1ers entraînements : la vitesse d’exécution de cet attaquant. Je n’avais vu cela qu’à la télévision ! Rodolphe Rano me rappelait Marco Simone dans sa rapidité d’enchaînement contrôle-frappe. Et je n’étais qu’au début de mon émerveillement pour le joueur. Pied droit, pied gauche, tête, but dans la surface, but hors de la surface, vitesse, vision du jeu, intelligence des déplacements, la panoplie de Rodolphe Rano est immense ; le tout avec l’élégance des plus grands.
Capable de jouer seul en pointe ou en binôme ; ses associations avec Luciano Florimont ou Laurent Habricot au New-Club ainsi que Loïc Lupon en sélection de Martinique ont fait merveille. Elles suivaient celles qu’il avait eu avec Jean-Claude Fermély ou Jean-Michel Modestin entre autres, dans sa période franciscaine. Le joueur Rodolphe Rano avait tout pour réussir au plus haut niveau mais, des blessures en ont décidé autrement lors de ses essais à Lens et Strasbourg. Il a donc fait étalage de tout son talent sur les pelouses de Martinique, de la Caraïbe et des États-Unis, notamment lors de la Gold Cup 2002 où les Martiniquais ratent de peu une qualification historique pour les demi-finales de la compétition, éliminés aux tirs au but par le Canada. Lors de ce match, c’est sur un centre de Rano que les Canadiens marquent contre leur camp pour l’ouverture du score de la Martinique. Rodolphe Rano jouera avec le New-Club jusqu’à la fin des années 2000 avec une finale de Coupe de Martinique à la clé en 2003 perdue face …. au Club Franciscain.
Au-delà de ses qualités exceptionnelles de footballeur, Rodophe Rano marque les esprit par ses qualités humaines. Humble, discret, respectueux et très à l’écoute des autres, il fait l’unanimité. Je me souviens d’un match où un adversaire le bousculait et l’invectivait. Pas de plaintes à l’arbitre, pas de mauvais geste ; juste un but inscrit et le ballon porté à cet adversaire pour l’engagement…la réponse dans le jeu ! Il a une mentalité de gagneur même – surtout – quand il joue à la belote… Durant sa carrière et après, Rodolphe partage ce qu’il a reçu en étant éducateur puis dirigeant au New-Club. Il est actuellement membre du comité directeur du club petit-bourgeois.
Ce samedi 12 novembre à partir de 13h30, le jubilé Rodolphe Rano réunira une belle brochette de footballeur de talent qui viendront rendre un hommage mérité à l’un des meilleurs d’entre eux.
Merci monsieur Rano !
Merci Rodolphe !
Jimmy Ursulet
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