Le tour de Martinique des yoles rondes 2023 s’est achevé dimanche 6 août à Fort-de-France avec la belle victoire des Robertins de l’association Caracoli de Félix Mérine.
Au terme de cette 37ème édition, UFR / Chanflor remporte une compétition très disputée. La yole robertine succède aux Marinois de SARA Energies Nouvelles / Autodistribution. La lutte a été âpre durant toute la semaine entre ces 2 embarcations ainsi que les Franciscains de Rosette / L’Appaloosa et Cottrell / Leader Mat. Nous avons recueilli quelques réactions à l’arrivée de la 7ème et dernière étape.
Comment jugez-vous votre tour ?
PA : C’est un tour bénéfique pour nous, le bilan est positif. Même s’il y a eu des malheurs lors de la 1ère étape mais, après nous avons pu redresser la tête. Nous sommes partis tout le temps avec les 1ers. En chemin, on lâchait puisque notre équipage est jeune donc c’est normal. On ne peut pas rivaliser avec les mapipi mais, l’année prochaine on va travailler pour cela. On sait déjà travailler notre départ, il faut maintenant s’occuper du milieu de la course et de la finition. C’est sur que si on reste groupé comme cela avec tout ces jeunes, l’année prochaine on va être aux avant-postes à chaque arrivée. Nous avons 2 bébé-yoles et une section de jeunes de moins de 16 ans. Nous voulons faire un vivier. Nous ne pourrons sans doute pas en bénéficier tout de suite mais, les personnes qui viendront dans l’association après en profiteront.
En tant que patron d’expérience, comment avez-vous trouvé ce tour 2023 et son vainqueur ?
PA : C’était un bon tour. Il y avait des moments difficiles avec beaucoup de techniques. Mais, c’était un tour magnifique. En plus c’est Félix Mérine qui le gagne. Il avait déjà annoncé qu’il fallait qu’il gagne avant de laisser ; c’est ce qui rend ce tour là encore plus beau.
Vous serez le plus ancien.
PA : Il y a plus ancien que moi. Mais, j’avais déjà dit que cette année, je passerai le titre de patron à un plus jeune. Je serai là avec lui mais, il aura la tâche d’emmener les autres à bon port.
Au début du tour, on n’a pas mis de voile car on n’avait pas de matériel pour lutter avec les yoles de tête. On a été distancé. Pour descendre à Trinité, on a voulu jouer un gros coup mais on a joué de malchance. Cela fait partie du jeu. Dans cette dernière étape, cela a été pareil. Nos sponsors nous ont donné un bon coup de main donc on va commencer par les remercier, Wespoint, Prixe et Dollar. Faire un tour, ce n’est pas facile donc on va voir avec eux pour renouveler le matériel et revenir en beauté l’année prochaine. Cette édition a été magnifique. Il n’y avait pas beaucoup de vent surtout lors de la 1ère étape.
On a travaillé d’arrache-pied cette année. Toute la semaine, on a cherché des réglages et sur cette dernière étape, cela paye (6ème de l’étape de Fort-de-France). Si on garde cela, ce sera un plus pour cet équipage qui est très jeune. Ce tour n’a pas été difficile mais, il n’a pas été facile non plus parce que c’était très technique. Nous avons appris encore et cela va nous permettre d’évoluer dans la flottille. Sur ce tour, il y a un vainqueur ; il y a aussi eu des coups de poker. Bravo au champion ; nous allons travailler pour un jour être meilleur. Quand nous sommes bons à Mr Bricolage et qu’on va sur UFR, c’est pour gagner. Je pense que nous avons cette reconnaissance là ; ils savent ce que nous faisons. Ce n’est que du bonheur pour moi de voir des jeunes réussir comme cela à travers la yole. La yole reflète la vie parce qu’il y a des moments difficiles, il y a des moments de bonheur comme aujourd’hui.
Durant la saison, on a tout donner humainement ; c’est le travail qui paie. Sur le tour c’est différent. On savait qu’on n’avait pas les moyens pour faire un tour comme l’année dernière. On a eu la chance d’avoir Sapro et Pneus Cash qui nous ont permis de faire quelques voiles. Malheureusement, au début, on n’a pas eu la chance de les mettre. Vers la fin, on a vu que chaque fois qu’on mettait une voile, on était en avant de course. Mais, on a eu de malchance à la Caravelle. C’est ce qui nous a coûté le classement général. Notre mentalité fait que quand ce n’est pas pour être dans les 3 premiers, cela ne sert à rien entre guillemets. L’an dernier, on a fini 4ème pour notre premier tour et à aucun moment on a parlé de nous. Je tiens à féliciter mes gars pour cette excellente semaine, riche en émotions. Il y a eu beaucoup de solidarité, beaucoup de joie. C’était un beau tour, le combat était serré. C’est comme ça que j’aime la yole. Tout ce que nous avons fait est de bon augure pour la suite. On va se préparer dès la semaine prochaine pour la prochaine saison.
Vous ne réalisez pas le triplé, sur quoi cela s’est-il joué cette année ?
DR : Cela s’est joué sur beaucoup de chose. On a bien commencé le tour mais, on a fait quelques petites erreurs. Celui qui gagne le tour est celui qui en fait le moins. Bravo à UFR / Chanflor ; Félix Mérine avait à cœur de prendre sa retraite de yole en beauté. Il a su le faire. Maintenant, place aux jeunes patrons. On verra comment on va performer pour l’année prochaine pour rafler des titres. Je reconnais qu’il y a des jeunes patrons qui ont du potentiel comme moi. Nous rendrons le spectacle aussi jolie nous aussi.
Avant le tour, vous disiez que gagner le championnat et ne pas gagner le tour serait une déception. Est-ce le cas ?
DR : Je l’ai dit oui. Ils (UFR) ont fait une saison un peu catastrophique mais, ils se sont améliorés. L’an dernier, cela a été notre cas. Bravo à eux. De notre côté, on est déçu mais on va se remettre au travail.
Cette dernière étape n’est-elle pas un peu à l’image de votre tour avec des possibilités de faire mieux ?
KE : Nous étions partis pour gagner cette dernière étape malgré les moments chauds. Mes hommes ont vraiment été costauds. A un moment on a vu qu’on n’aurait pas pu remonter UFR / Chanflor au général car ils n’étaient pas très loin. On s’est dit qu’il faudrait qu’on gagne au moins l’étape mais, en fin de parcours on s’est fait doubler. C’est une grosse erreur notre part car on a viré trop vite.
Quel bilan faites-vous de ce tour ?
KE : Un bilan assez satisfaisant parce qu’il y a des gens qui ne nous attendaient pas vu nos résultats en championnat. Mais, je sais qu’au tour mes hommes sont regroupés et costauds ; c’est ce qui fait notre force. Sur la yole Rosette, on est assez costaud dans les moments chauds. En début de tour, on n’avait pas encore nos réglages. C’est vraiment au milieu de semaine qu’on a trouvé nos réglages. Je pense que si cela avait été le cas en début de semaine, on aurait pu être premier. Mais, c’est un bilan satisfaisant ; c’est mieux que l’année dernière. C’est mon 2ème tour en tant que patron donc 2ème c’est déjà pas mal. Félix Mérine est un grand patron qui voulait absolument gagner son dernier tour. Il ne faut pas oublier que c’est un homme d’expérience ; je lui dois le respect.
Quel bilan tirez-vous de cette 37e édition ?
AR : Je vais dire un bilan positif. Sur le plan sportif, nous avons eu un excellent rendu avec des yoles qui rentraient de façon assez regroupées. C’est clair qu’un mapipi reste un mapipi ; ils ont fait leur job. Derrière, il y a des patrons qui ont montré qu’il faudra compter sur eux pour les prochaines années. Tout le monde devra se mettre un peu plus au travail. Ils sont sérieux mais, il manque encore des choses. Ils vont devoir travailler le matériel, les moyens, les partenaires. Donc, sur le plan sportif, je suis satisfait. Sur le plan organisationnel, au niveau des villes, je crois qu’elles ont rempli leur cahier des charges. Nous ferons un bilan avec elles. D’une manière générale, on a pu voir un immense succès populaire à chaque arrivée d’étape. Fort-de-France bien sûr, le dimanche on a fait le plein mais, je regarde le François ou encore Saint-Pierre après près de 20000 personnes, cela signifie que la population a suivi ce que nous faisions. Je regrette franchement sur une étape comme celle-là (la dernière entre Saint-Pierre et Fort-de-France, ndlr) le comportement des plaisanciers. Nous avons eu des gens totalement irresponsables. Ce n’est pas de la méconnaissance, c’est de l’irresponsabilité. Cela ne donne pas envie. Maintenant, nous verrons comment nous allons travailler pour les années suivantes mais, si le Martiniquais n’est pas vraiment prêt à respecter ce qu’il organise lui-même, ce n’est pas la peine.
Comment s’est passée la coopération avec les services de l’état sur la mise en place de la zone de navigation ?
AR : Elle a fonctionné jusqu’à ce que nous arrivions à Fort-de-France. Malgré le soutien des médias dans notre démarche, il y a des gens qui ont une mauvaise volonté. Je me suis fait injurier. Quand un plaisancier ne comprend pas que le yoleur ne voit pas la bouée, c’est qu’il n’a pas compris et je ne vois pas ce que ce genre de personnes viennent chercher là ! La Martinique est libre, la mer est libre mais, il va falloir qu’on prenne encore des mesures vraiment draconiennes vis-à-vis de ces personnes.
Qu’allez-vous retenir de ce tour des yoles 2023 ?
AR : La Martinique a réussi son rendez-vous. Tanpis pour ceux qui n’ont rien compris. On va faire sans eux.
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